Les goûts et les odeurs ne se discutent pas !
Un des néophobes du groupe SED a fait une réflexion sur son rapport aux odeurs des aliments, et demandait si c’était le cas de tous les néophobes. J’ai répondu qu’effectivement pour moi aussi, il est difficilement concevable de pouvoir avoir envie de manger quelque chose dont on ne trouve pas l’odeur agréable. Je ne me verrai pas manger du camembert, du chou, ou encore moins du thon. Ces odeurs pour moi sont à la limite du supportable et peuvent jusqu’à me donner la nausée. Comment alors imaginer les aliments d’où proviennent ces odeurs dans ma propre bouche ? Comment imaginer qu’un aliment qui me provoque la nausée à distance puisse me procurer du plaisir une fois en bouche ? Paradoxe difficile à concevoir pour moi.
Il semblerait que beaucoup de néophobes aient une hypersensibilité aux odeurs, et je me faisais cette réflexion : j’ai toujours pensé que j’avais l’odorat particulièrement développé parce que mon goût était au contraire très peu développé, comme les aveugles, privés de leur vue, développent davantage leur ouïe. Avoir un sens plus en alerte pour en compenser un autre qui se trouve diminué. Mais finalement, et si c’était le contraire ?
Et si c’était cette hypersensibilité olfactive qui avait provoqué cette phobie alimentaire dès le début.
J’ai lu quelque part que les personnes atteintes de néophobie pouvaient aussi avoir les papilles plus sensibles. Je ne sais pas si c’est mon cas. Difficile de savoir. Je sais comment est mon goût mais comment le comparer à celui d’un autre ? Je peux dire que j’ai senti plus le poivre que les autres personnes de la table dans un plat donné, mais j’ai attribué cela plus à mon manque d’habitude de manger du poivre qu’à une sensibilité plus forte à son goût.
Depuis peu, je découvre les aromates. Je mets un peu de basilic par-ci, j’assaisonne d’un peu de poivre par-là. Jusqu’alors, mon seul condiment connu était le sel, que je mettais dans le riz, dans les pâtes, sur les patates. Lui et lui seul.
Et pour en revenir aux odeurs, depuis que j’ai commencé à goûter de nouveaux aliments l’an dernier, je n’ai essayé que des aliments dont l’odeur m’alléchait, le seul plat que j’ai tenté et dont je n’aimais pas l’odeur, des petits palets de légumes, ne m’ont pas plu non plus au goût et à la texture, et je n’ai d’ailleurs pas réessayé depuis. Aujourd’hui je suis dans une phase où l’envie de goûter revient au grand galop, mais je ne sais pas trop par quel bout commencer. Je me remets à manger du poisson et du poulet, j’avais arrêté pendant quelques mois, me réfugiant dans le confort et la sécurité de mes aliments habituels. Mais pour les légumes, je ne sais pas vraiment comment procéder, par quoi commencer…
Mais, point positif de la soirée, ce message sur le groupe m’a fait réaliser une chose : il y a encore des aliments dont j’aime l’odeur et que je n’ai pas encore goûté. Et si c’était par là qu’il fallait commencer ?
Quant aux légumes, je crois qu’il faut dans un premier temps que je réussisse à trouver ceux qui me font envie, ceux dont l’odeur me plaît, avant de pouvoir envisager d’en goûter.
Source photo : Hôtel Marriott – Marché d’Istanbul
Quelle a été ma première question quand je t’ai parlé du confit d’aubergines ? Est-ce que tu trouves que ça sent bon ? Qu’est-ce que je te réponds quand tu dis que ça pue le fromage ? Ça pue pas, ça sent le fromage parce que j’adore ça je trouve que ça sent bon. Par contre je n’aime pas l’odeur des huîtres ni des choux de Bruxelles. On dit souvent qu’on mange avec ses yeux mais je suis persuadée qu’on mange aussi avec son nez. Donc tu as raison, commence par chercher des odeurs qui te plaisent, le reste suivra.
Tu peux éventuellement te renseigner sur les « synesthésies » (wikipedia) = interférences entre plusieurs sens. On en trouve principalement chez des hypersensibles, mais plutôt rare concernant le goût (…ou plutôt peu étudié car difficile à identifier et de s’imaginer à quoi ça peut ressembler). Ca pourrait éventuellement déformer notre perception des goûts, ou créer des bugs quand il y a un décalage entre le goût que l’on suppose à l’odeur et le goût réel ressenti une fois l’aliment en bouche. (un peu comme les daltonniens pour la perception des couleurs).
Après si tu es gênée par les odeurs, tu peux aussi être gênée par le bruit ambiant, la vue (notamment la vision périphérique, qui une source importante d’anxiété), ce qu’on appelle la proprioception et le vestibulaire (perception des limites de notre corps et de ses mouvements dans l’espace ), toute la perception de l’environnement autour de toi. En général, quand on est hypersensible, on l’est vis à vis de tous les sens, et tout peut devenir une gêne. Le goût n’est alors qu’une pièce du puzzle.
J’y suis très sensible, ça me donne la nausée quand l’odeur est forte.
Pour les légumes, personnellement le seul que j’ai testé c’était les carottes. Râpées avec un filet de citron (bon ok un gros filet pour masquer le goût au début) j’ai pas détesté. Mais bon évidemment je n’en ai pas mangé de grosses plâtrées, juste quelques bouchées…
Les crudités m’attirent plus que les autres légumes surtout les légumes verts qui ne donnent pas envie (odeur+couleur…).
J’ai eu ma période d’essai aussi. Mais comme tu le dis je me suis vite réfugiée dans mon confort. Pour ma premiere grossesse j’ai fait des effort en allant jusqu’à manger des haricots vert en conserve ( des daucy extra fin bien sur) mais pour ma seconde grossesse l’énergie n’était plus là. J’ai bu un peu plus de lait que d’habitude mais voilà pas plus.
Comme toi je suis tres sensible aux odeurs et souvent elles me dégoûtent, l’odeur du café de mon mari le matin me donne la nausée pendant un bon moment. Je sens souvent les choses avant les autres. Une odeur de brulée, de cigarette, d’alcool je détecte tout très rapidement sans pouvoir forcement analyser à quoi correspondent les odeurs. Je n’avais jamais songé que mon trouble alimentaire pouvait venir de là mais c’est vrai que ça pourrais être une piste à aborder.
Bonjour Bérénice,
De ce que j’ai pu lire à travers plusieurs témoignages, je crois que la forte sensibilité aux odeurs est un point que nous avons tous en commun. J’aimerais pouvoir en parler avec des médecins pour savoir si cela peut être lié. Les études qui sont actuellement en cours aux Etats-Unis pourront peut-être également nous en apprendre plus sur le sujet ?
Bonjour,
Je vois que les derniers messages datent, ce post n’est peut être plus d’actualité mais je vais quand même jeter ma bouteille à la mer!
Je ne sais pas trop dans quelle « catégorie » je suis, en faite d’aussi loin que je me souvienne; je ne supporte pas les odeurs ( même si pour les autres elles ne sont pas fortes) certaines ( beaucoup) me donnent la nausée, je suis toujours restée dans ma zone de confort alimentaire, personne autour de moi ne semblai s’en inquiéter. On m’a toujours catalogué difficile et cela ne me dérangeait absolument pas.
Aujourd’hui je suis maman, de petits choux de 2 et 4 ans, bien que mon compagnon n’été pas à la base dérangeait par mes choix alimentaires, il s’inquiète beaucoup de l’impact que cela peut avoir sur nos enfants et ma vie sociale; je prend de plus en plus mal les blagues des copines sur mon alimentation restreinte; quand on se fait un resto tt le monde se demande combien d’aliments je vais faire retirer de mon plat!!
Je ne me sens pas forcement prête a changer mes comportements mais je sais que je dois le faire, je me sens vraiment frustrée.
Je vis à la réunion et je ne suis pas sure de pouvoir trouver de l’aide ici, et j’ai un peu peur de chercher car je me dis qu’il va falloir expliquer a chaque fois mon cas à la secrétaire, aux médecins; j’ai vu aussi que l’on pouvait voir un orthophoniste, mais aussi que cela été plus adapté aux enfants, ayant 30 ans je me sens un peu en retard….
Vous en êtes vous sortie depuis? Si oui comment en combien de temps?
Bonjour Mélanie.
C’est ce qui me fait peur aussi, quand j’aurais des enfants, de savoir comment je vais gérer avec eux pour ne pas leur « transmettre » mon problème alimentaire.
Pour ce qui est du suivi avec l’orthophoniste, j’ai abandonné en cours de route malheureusement. Des massages sept fois par jour pendant sept mois c’est un engagement personnel que je n’arrive pas à tenir, je n’ai pas assez de volonté..
Si vous ne voulez pas vraiment changer, ça risque d’être très difficile.. Il n’existe pas de traitement miracle où on prend une pilule et hop c’est réglé.. Il faut beaucoup de temps et de volonté pour réussir à améliorer un peu les choses.. Il y a plusieurs articles où je parle de mon traitement aux antidépresseurs, ça peut faire un peu peur comme traitement mais pour ma part c’est ce qui a donné les meilleurs résultats… N’hésitez pas à rejoindre notre groupe Facebook (il y a le lien dans la barre latérale) nous pourrons en discuter plus longuement si vous le souhaitez.
Pour ma part je ne m’en suis pas sortie mais je vais beaucoup mieux qu’il y a deux ans, j’ai doublé le nombre d’aliments que je mange, je suis beaucoup moins difficile par exemple si une frite a touché de la viande avant c’était impossible que j’y touche maintenant j’y arrive, ce genre de choses…
Dans tous les cas bon courage à vous