De plus en plus de journalistes nous contactent, via mon blog, le groupe Facebook ou autres forums, pour qu’on témoigne dans diverses émissions télé.
Pourquoi c’est important pour moi de médiatiser la néophobie ?
Si des journalistes nous contactent ces derniers mois, c’est que la néophobie commence à « faire parler d’elle » et qu’elle devient petit à petit un peu plus connue. Et ça, c’est une bonne chose.
Malheureusement, si vous vous rappelez le bilan que j’ai fait après le passage de Katia dans l’émission Toute une histoire sur France 2, l’image renvoyée des néophobes n’est pas forcément celle que l’on souhaiterait donner.
Déjà, on parle souvent d’enfants, et rarement d’adultes. Or, ce n’est pas quelque chose qui « passe avec l’âge », comme beaucoup de gens, y compris les médecins, le pensent et le disent. Ensuite, chez les enfants, c’est facile de dire « c’est de la rébellion face à l’autorité parentale », « c’est parce que sa maman le surprotège trop », « il affirme son caractère en refusant de manger ». Les enfants sont trop jeunes pour réussir à verbaliser ce qu’ils ressentent vraiment (ça m’a pris plus de 15 ans pour y arriver…) et on saute un peu trop rapidement aux conclusions quant à ce qui se passe supposément dans leurs petites têtes.
Et enfin, même si les enfants ont voit assez rarement l’envie affirmée de « changer », de « guérir », chez les adultes, on voit parfois cette volonté, mais la phobie les retient et empêche toute évolution.
Malheureusement, chez les adultes on voit une certaine résignation, on s’est fait une raison, on s’est habitué à notre situation et on fait avec, alors que les parents d’enfants sont beaucoup plus à la recherche de réponses et surtout de solutions car ils ne veulent pas que leurs enfants restent comme ça toute leur vie. Les parents sont donc plus enclins à se porter volontaires pour ce genre de témoignages que des adultes néophobes.
Pourquoi ces émissions ne veulent pas de moi ?
Je comprends bien que j’ai déjà parcouru un sacré bout de chemin et que mon profil n’est pas forcément le plus intéressant pour des émissions qui se veulent « accompagnatrices de guérison », qu’elles prendraient en quelque sorte le train en marche et que ce n’est pas ce qu’ils recherchent, qu’ils veulent suivre la guérison depuis le début, voire proposer eux-mêmes des solutions pour améliorer la situation.
Mais je pense malgré tout que mon avancée, mes recherches, mes tâtonnements, mes découvertes, pourraient être utiles à d’autres, pour leur éviter de passer par toutes ces étapes et pouvoir se diriger directement vers les solutions qui marchent, les professionnels adéquats…
J’espère que d’autres adultes accepteront de témoigner, et que cela permettra de faire connaître cette maladie, et que les gens arrêtent de nous voir comme des personnes « simplement difficiles »…
Les émissions « médicales » se doivent de respecter le discours officiel et consensuel (=établi par des comités d’experts et adopté par l’ensemble de la profession). On y choisit donc des témoins représentatifs de cette bonne parole, ou au moins suffisamment dociles pour ne pas contredire l’expert qui récitera les banalités.
Pour défendre une opinion inhabituelle/nouvelle/contradictoire, faut plutôt viser les émissions polémistes (en écrivant un livre, ou faire une action remarquée type manif, ou buzz).
Tu as raison il faut parler. C’est comme ca que les choses peuvent changer. Je t’ai vu hier sur M6 hier et je me demandais justement si maintenant tu avais mangé de la pomme depuis.
Je suis sur que tu n’es pas la seul dans ce cas. Bon courage.
Merci ! Je suis contente car le reportage est assez positif et pas du tout accusateur, contrairement à ce qu’on entend habituellement sur les caprices et les défauts d’éducation… (comme ça avait été le cas dans le reportage de cet article d’ailleurs)
Le témoignage était il y a 15 jours seulement, pas de grandes avancées depuis… Pour l’instant je travaille la pomme cuite, quand elle sera bien intégrée à mon alimentation j’attaquerai la pomme crue plus sérieusement 🙂
J’espère vraiment pour toi que tu vas réussir à progresser. La situation ne doit pas être évidente à vivre au quotidien.