Un replay de l’émission La maison des maternelles
La Maison des Maternelles nous parle de troubles de l’oralité, voici un petit résumé de ce qu’on peut retenir de cette vidéo :
Au moment des repas, les signes suivants peuvent alerter d’un potentiel trouble de l’oralité :
- la peur de manger, peur à la vue ou au toucher des aliments
- bébés qui n’arrivent pas à se poser, qui grignotent et repartent et reviennent et repartent (petits mangeurs)
- les enfants sélectifs : par couleur, par texture…
Ne pas écouter les personnes (et même médecins) qui nous disent de ne pas s’inquiéter car un bébé/enfant ne se laissera pas mourir de faim, c’est faux !
Pour bien manger, il faut être bien assis. On ne peut pas être à l’aise pour manger si on n’est pas stable. Il faut une chaise avec un repose pied, et que l’enfant se tienne bien assis tout seul. Sinon, cela peut entraîner des difficultés au moment des repas.
Le choix des ustensiles aussi est important, il faut choisir des cuillères bien adaptées au bébé.
On ne force pas un bébé, le bébé gagne dans 100% des cas
Ce n’est pas pour autant qu’il ne faut rien faire, il faut réussir à faire en sorte que le repas soit un plaisir
Manger c’est à la fois regarder, toucher, porter à la bouche. Tous les sens sont en éveil.
Si l’enfant n’est pas à l’aise avec les textures, commencer par le désensibiliser avec du non alimentaire : pâte à modeler, peinture avec les mains…
L’atelier patouille, organisé par Céline de Sousa et Véronique Leblanc, aide les enfants à se désensibiliser progressivement au niveau sensoriel :
- un parcours sensoriel où les enfants marchent pieds nus sur différentes cases avec des sensations différentes : sable, plumes, feuilles, terre. Ca peut être réalisé très facilement chez vous, en habituant progressivement les petits à marcher pieds nus sur la moquette, sur le carrelage, sur l’herbe, sur le sable. Ca peut être très compliqué pour eux à accepter, alors il faut y aller progressivement, le chemin peut être long avant que ce soit totalement accepté
- atelier de loisirs créatifs où la peinture est remplacé par du chocolat, appliqué avec des éponges. Les enfants peuvent essayer de toucher la peinture/chocolat du bout du doigt, essayer de toucher leurs lèvres avec le doigt plein de chocolat (faire un bisou au doigt), voire de le lécher si c’est possible pour eux. On peut ajouter également des « paillettes » avec du sucre coloré
- Préparation d’une recette (gâteau au chocolat par exemple), où l’enfant mélange avec les doigts directement sur du papier cuisson pour mélanger tous les ingrédients. On peut lui demander de toucher son visage avec les doigts plein de pâte, de donner un peu de pâte à sa maman, ou de mettre de la pâte sur le nez de sa maman. On peut également lui proposer de décorer le gâteau une fois cuit avec des fruits rouges par exemple, de les toucher donc, mais aussi de leur faire des bisous.
L’objectif de ces ateliers n’est pas de manger mais de manipuler des ingrédients. De répéter l’expérience plusieurs fois jusqu’à ce que ces aliments deviennent suffisamment familiers pour ne plus faire peur, et ensuite seulement on peut envisager de proposer d’essayer de les manger.
Ce que les yeux, le nez, les mains, voire le corps dans son intégralité n’ont pas apprivoisé au niveau sensoriel, ma bouche ne pourra pas y toucher.
Manger, c’est tous les sens en éveil donc il faut traiter tous l’aspect sensoriel qui relève de l’alimentation.
Il ne faut pas être propre ! Oser toucher, se salir, patouiller, l’objectif in fine est de prendre du plaisir à manipuler
L’apéro peut être un moment efficace d’appropriation des aliments par l’enfant. Les gâteaux apéro sont souvent croustifondants (chips, tuc), ça croque, mais ça fond en bouche sans avoir besoin de mâcher. C’est quelque chose de facile avec lequel on peut commencer, ça permet d’avoir des expériences positives sur lesquelles on peut capitaliser par la suite.
Merci à la Maison des Maternelles de communiquer sur ce sujet encore mal connu, et merci au Dr Bellaïche pour tous ses précieux conseils !