Marie, néophobe en voie de guérison – mon témoignage

Si vous avez déjà parcouru les articles de ce blog, vous connaissez déjà probablement une partie de mon parcours. Pour ceux qui découvrent ce site, cela peut-être une bonne entrée en matière. Je vais profiter de cet article pour vous retracer tout mon parcours, et renvoyer vers les différents articles qui parlent de certaines étapes plus en détail.

Avant, j’étais difficile, compliquée.
Une chieuse, une vraie.

Chieuse au point de toujours refuser d’aller manger
chinois, japonais, indien, mexicain…
parce qu’il n’y aura rien que j’aime.
Chieuse au point de systématiquement réclamer un plat de pâtes
quand on va manger chez quelqu’un, parce qu’il n’y a jamais rien
de ce que je peux manger au menu.
Le genre de chieuse que les serveurs regardent toujours
de travers en demandant si je suis bien sûre de ne vouloir que ça,
quand je commande mon assiette de frites.

Et puis un jour, j’ai pu y mettre un nom.
Me coller une étiquette, me ranger dans une case,
avec plusieurs centaines d’autres personnes à travers le monde.
Des centaines.
Ce n’est rien, mais pour moi c’est énorme.

Aujourd’hui, je souffre de néophobie alimentaire.
Et je me soigne.

Voilà, ça, c’est moi. Je crois que ce texte, que j’avais écrit ici il y a quelques années, au tout début du blog, définit vraiment bien ce que j’ai été pendant des années.

Tout a commencé à mes 18 mois, je n’ai jamais fait le passage aux morceaux. En bouillie et purée, je mangeais de tout, ma mère était super contente et persuadée d’avoir une enfant facile, avec qui la nourriture ne serait pas un souci… Que nenni, ce fut un vrai cauchemar !

Pendant plus de 20 ans, je n’ai mangé qu’une liste très restreinte d’aliments, ne comprenant aucune viande ni poisson, aucun fruit à une exception près, et aucun légume à une exception près également :

  • Pâtes au beurre — surtout pas de sauce malheureux !
  • Riz, au beurre uniquement aussi
  • Frites
  • Pommes noisettes
  • Pommes rissolées
  • Oeufs à la coque (mais pas le jaune trop cuit dès qu’il devient dûr impossible d’y toucher)
  • Chips natures — au sel
  • Quelques gâteaux apéritifs natures
    Monster munch, Curly, Monaco…
  • Allumettes au fromage faites par ma maman (pâte brisée et gruyère en torsade, gratiné au four)
  • Pain blanc
    La mie bien sûr, mais aussi l’extérieur, je n’ai jamais aimé les aliments trop cuits
  • Croissant, pain au chocolat, pain de mie (pas la croûte), pain au lait
  • Yaourts sans morceaux
    Essentiellement natures avec du sucre
    Certains parfums de yaourts aromatisés et de petits suisses passaient aussi
  • Quelques marques/sortes de gâteaux bien précis
    Pim’s à l’orange, Kango à la fraise,
  • Crêpe au sucre
  • Gaufre au sucre
  • Oasis orange
    Petite, je n’aimais pas l’eau et je n’ai bu que ça pendant des années
  • Jus d’orange sans pulpe

Et les deux exceptions mentionnées plus haut :

  • Bananes
    En faisant la grimace, mais comme c’était le seul fruit que je mangeais, ma mère n’a jamais lâché et je devais manger ma banane quotidienne !
  • Soupe aux légumes verts faite maison par ma maman
    Sans aucun morceau, très bien mixée après cuisson, puis encore mixée au moment de la réchauffer

Voilà, listé comme ça ça a l’air de faire pas mal de choses, mais en fait en vrai c’est vraiment rien du tout, et on peut résumer ça grossièrement à : riz pâtes frites et yaourts, je ne suis pas loin de la vérité avec ça.

J’ai vécu comme ça toute mon enfance, j’ai mangé été à la cantine pendant presque toute la maternelle et le primaire, j’avais toujours deux yaourts natures de côté de façon à être assuré que j’aurais quelque chose dans le ventre même s’il n’y avait rien que je mangeais au menu.
L’un de mes premiers souvenirs, c’est d’être la dernière à la cantine, de voir les copains jouer dans la cour dehors, et que la dame de la cantine essaye de me faire manger. Un cauchemar…
Et puis en CM1 la directrice de l’école a changé, la nouvelle a dit qu’il était hors de question que j’aie droit à des privilèges alors que tous les autres enfants doivent goûter à tout, et ma mère a dû me retirer de la cantine et rentrer tous les midis pour me faire à manger.

En CE1, je suis partie en voyage scolaire pour la première fois, et j’y suis partie tous les ans après ça. Ma mère et la maîtresse s’étaient organisées avant, et j’avais de la bouffe plein ma valise. Bretagne, Haute Normandie, classe verte en forêt, puis au collège Angleterre, Espagne, Belgique, puis au lycée re-Espagne et re-Angleterre, je les ai tous faits et je ne le regrette absolument pas, ce sont de merveilleux souvenirs !

Au collège, c’était chez ma grand-mère que je mangeais le midi, mais ne pas être à la cantine m’a coupée d’une grande partie de la vie sociale et mes années collèges ne se sont pas très bien passé pour moi, le moral n’était pas au mieux. Aujourd’hui, il existe des solutions qu’on ne connaissait pas à mon époque, comme de mettre en place un PAI, pour permettre à l’enfant d’apporter son propre déjeuner mais de pouvoir quand même manger à l’école ou au collège. Si c’était à refaire, je pense que je choisirai de manger à la cantine, car même si j’en garde de merveilleux souvenirs avec ma grand mère et une complicité que je n’aurais jamais eue sans ça, j’ai quand même vraiment souffert du manque de liens sociaux au collège.

Au lycée, il y avait, en plus de la cantine, une petite cafétéria à emporter qui vendait des sandwichs, mais surtout des chips et des yaourts. Là encore, comme à l’école, les dames de service me connaissaient bien, et m’en gardaient de côté pour que j’aie toujours de quoi me nourrir tous les jours. Pendant trois ans, je n’ai mangé que deux paquets de chips et un yaourt chaque midi. Je n’en suis pas morte, je ne suis pas devenue obèse, ni horriblement maigre, je n’ai jamais manqué de force (je subissais même les cours de sport comme les autres ahah), mais surtout je passais toutes mes pauses avec mes amis, et je garde un souvenir merveilleux de mes années lycée.

Alors, certes, je sais que la nourriture ne fait pas tout et que ce n’est pas l’unique facteur qui a joué sur mon sentiment vis à vis du collège et du lycée, mais je reste persuadée que ça joue beaucoup quand même dans les liens sociaux !

Un point important à noter, c’est que, enfant, je n’avais aucune envie de goûter de nouvelles choses, de manger d’autres aliments. Même si parfois je me laissais de ce que je mangeais — ça allait par phase, et parfois je ne mangeais plus certains aliments pendant des mois — à aucun moment, au fond de moi, je n’ai eu envie de manger « comme tout le monde ». La seule raison qui aurait pû me pousser à penser ça était cette envie D’ÊTRE comme tout le monde, de ne plus avoir à subir les jugements et regards extérieurs. Mais en soit, en parlant strictement de la nourriture, je n’en avais pas envie. Et je me suis souvent dit que si je vivais seule sur une île déserte — mais avec ma maman pour me faire à manger, une cuisine et un supermarché pas trop loin quand même, ou alors un arbre à frites et patates rondes — je vivrais tout à fait très bien toute ma vie de ne manger que ce que je mangeais à l’époque.

Devant un aliment nouveau, je me sentais paralysée, incapable du moindre mouvement. Et si alors on me parlait de devoir le goûter, panique à bord, larmes, gros drame en perspective. J’ai donc développé un talent certain pour l’évitement, accompagnée de ma complice de toujours ma maman, qui veillait à ce que les repas se passent toujours au mieux, que ce soit à la maison ou en extérieur.

A la fin de l’adolescence, certaines odeurs ont commencé à me plaire, voire même à me donner envie, comme la pizza, le poulet ou encore le melon. Mais même si l’envie commençait à poindre le bout de son nez, impossible pour moi de passer le pas de goûter, le fait même de porter l’aliment à ma bouche était tout simplement inimaginable.

Et puis, la vingtaine passée, j’ai commencé à me dire que je voulais des enfants, et la question de savoir comment élever des enfants pour qu’ils mangent de tout, quand nous même on n’en est pas capables, a commencé à me tarauder. C’est cette pensée qui a été le déclencheur de tout ce qui a suivi pendant les sept ou cinq dernières années.

Dans la clinique en bas de chez moi, il y avait une diététicienne. Tous les jours, je passais devant sa plaque, ça m’a travaillé un moment, je commençais à avoir envie de « ré-apprendre à manger » — c’est comme ça que je le voyais à l’époque. Un jour j’ai posé la question à mon médecin traitant, à qui j’avais rapidement expliqué la situation au début de la prise en charge. Il m’a dit que cela ne servirait à rien et que c’était une psy comportementaliste qu’il fallait que je voie. C’est comme ça que tout a commencé.

Mon premier suivi, mes premiers essais, et la machine était lancée. Même si ma thérapie cognitive et comportementale a été assez courte — six mois, j’ai dû l’interrompre car j’ai changé de ville à la fin de mes études —, j’en retire une meilleure compréhension et maîtrise de mes réactions d’angoisse. Je sais quand elles arrivent, et surtout comment me comporter — quoi faire et surtout quoi éviter — pour qu’elles passent au plus vite. En revanche, même si j’ai réussi à goûter quelques aliments, je n’ai réussi à en ajouter aucun à mon alimentation quotidienne.

Quelques mois plus tard, suite à un repas de famille qui ne s’est pas très bien passé — mon cousin me reprochait d’être un mauvais exemple pour ses enfants — un ami proche de la famille, qui me connaît depuis toute petite et qui assistait lui aussi au repas, a discuté de mes problèmes de nourriture avec ma maman. Il pensait que mon trouble alimentaire se rapprochait beaucoup des TOCs — troubles obsessionnels compulsifs — et que peut-être qu’un traitement similaire pourrait m’aider à progresser. Comme vous pouvez le voir, mes premiers suivis me sont un peu tombés dessus par hasard, sans vraiment de recherche de ma part ou de celle de mon entourage. Mais ils sont arrivés à un moment où j’étais, sinon demandeuse, en tout cas réceptive à ce genre de proposition.

Le traitement pour les TOCs, à base d’antidépresseurs à forte dose, n’a pas duré bien longtemps non plus, pour cause d’effets secondaires trop conséquents, mais j’ai pu grâce à ça me libérer de l’angoisse qui m’empêchait de m’approcher d’aliments inconnus, et goûter les aliments qui me faisaient envie depuis longtemps : le poulet, la pizza, le melon. J’ai aussi étendu les possibilités des aliments que je mangeais déjà, grâce au food chaining, en combinant les aliments que je connaissais ou variant les formes de préparation : croques monsieur sans jambon, gratins de pâtes et pommes de terre, et patates sous toutes ses formes. Grâce à ces premiers progrès, j’ai pu avoir une vie sociale — surtout les repas — bien plus simple — manger de la pizza, des burgers de poulet et des nuggets, croyez moi ça simplifie les commandes au resto ! — et aussi diversifier vraiment mes repas. Même si la base d’aliments bruts restait singulièrement la même, je pouvais varier et n’avais plus l’impression de manger toujours la même chose.

 

Manger un burger entre amis pour un anniversaire,
une pizza avec des collègues ou une raclette au nouvel an,
ça n’a pas de prix ! Et le tout avec le sourire s’vous-plait !

Au moment où j’ai commencé à faire mes premiers progrès, j’ai ouvert ce blog, pour y raconter mon parcours, mais surtout pour montrer à d’autres personnes dans mon cas qu’il était possible de progresser ! Car avant tout ça, ça me semblait tellement impossible !

J’ai ensuite testé l’hypnose avec Antoine Garnier, sans grands résultats visibles ou quantifiables — même s’il est probable que mon inconscient a travaillé tout ça. Cet hypnothérapeute m’avait été recommandé par Félix Economakis, le grand gourou soigneur magique des néophobes en 1 journée à Londres. Felix était membre du groupe facebook anglophone Living with SED Selective Eating Disorder, et c’est comme ça que j’ai eu vent de ses soit-disant prouesses.
Encore aujourd’hui, et d’autant plus avec mes dernières découvertes sur la dysoralité, je reste convaincue que même s’il réussit peut-être à faire disparaître l’angoisse de goûter, il est impossible de changer radicalement son régime alimentaire du jour au lendemain, que ce soit l’habituation aux nouveaux goûts et nouvelles textures, et surtout la prise de nouvelles habitudes, ça prend du temps tout ça !

Sur le groupe Facebook anglophone, et à travers mon blog, j’ai rencontré Bérénice et Angélique, deux néophobes adultes, qui n’étaient pas très à l’aise avec l’anglais, alors on a créé un groupe francophone sur le même sujet : Néophobie alimentaire, ou trouble de l’alimentation sélective. En à peine cinq ans, on a déjà plus de mille membres sur le groupe. Moi qui pensais être la seule avec ce souci !

Grâce à une maman membre du groupe facebook, j’ai découvert le SDS — Syndrome de Dysoralité Sensorielle, ainsi que le suivi par une orthophoniste, avec massages de désensibilisation dans la bouche. J’ai été suivie pendant un peu plus de six mois par Cécile Chapuis, puis j’ai abandonné, découragée par le manque de progrès.

Grâce à la visibilité du blog — il y a très peu de sites ou blogs qui traitent de ce sujet en français —, j’ai été contactée plusieurs fois par des journalistes pour participer à des émissions de télé. Certaines n’étaient pas en adéquation avec ce que je veux faire passer comme message. Je ne veux pas passer pour une « cassos » capricieuse ou extravagante, je veux vraiment qu’on prenne cette maladie au sérieux et qu’on arrête de culpabiliser les mamans. J’ai donc refusé certaines d’entres elles. Puis j’ai été contactée par France 2 pour « Toute une histoire ». Après de nombreux échanges téléphoniques, la journaliste a fini par déclarer que j’étais « trop guérie » et a donc refusé que je participe à l’émission, mais une autre maman du groupe y a été pour témoigner pour son fils.
Enfin, M6 m’a contactée il y a un peu plus d’un an, pour l’émission E=M6 « TOCs, phobies et troubles alimentaires, comment s’en débarrasser ? », qui a été diffusée sur M6 le 21 juin 2016. Même si c’est très court et que je n’ai pas dit la moitié de ce que j’aurais voulu dire à la télé, même si tout n’a pas été retranscrit exactement comme je l’aurais voulu, ça a permis de mettre des mots sur notre trouble, pour beaucoup de personnes qui n’auraient probablement jamais cherché plus loin que « je suis difficile », et pour moi c’est déjà énorme.

L’émission a également été l’occasion de rencontrer une orthophoniste qui travaillait différemment, sans massages mais avec une approche progressive des aliments, par le toucher, puis les sentir, les lécher, les apprivoiser en quelques sortes avant de les goûter.

J’ai donc commencé un nouveau suivi avec une autre orthophoniste, Chloé Loiseau, et on fait des mises en contact avec de nouveaux aliments toutes les semaines. Pomme, poire, framboise, citron, ananas, pêche, cerise. Tomate, sandwich jambon fromage, salade de pâtes, salade de riz, quiche aux légumes, soupe froide… Même si tout n’a pas été un succès — il y a certains aliments que je n’ai pas encore réussi à intégrer à mon alimentation quotidienne, et même dont je serai incapable de manger un repas entier — j’ai quand même réussi à tout goûter, à tout avaler même, et pas une fois je n’ai vomi. Je dois mâchouiller un bâtonnet de plastique deux fois par jour pour désensibiliser mon réflexe nauséeux, et elle me fait faire des activités de diversion pour pas que je me focalise trop sur ce que je goûte. Et ça marche !

Ces derniers mois, j’ai fait des progrès de géant, je mange maintenant quelques légumes, et pas mal de fruits. C’est vraiment un cercle vertueux, qui donne des ailes et pousse à essayer toujours plus de choses nouvelles ! Malheureusement, Chloé déménage (à Bordeaux pour ceux qui seraient dans la région), donc ce suivi va s’arrêter après 7 mois, mais je sais qu’elle a initié des choses qui vont continuer à progresser sans aucun doute.

Voilà où j’en suis aujourd’hui, ce sont des efforts quotidiens, pour continuer à manger les aliments nouveaux, qui même si j’en apprécie le goût, sont toujours un peu difficiles niveau texture, pour prendre de nouvelles habitudes alimentaires, pour ne pas tomber dans la facilité des repas « safe » et simples… Mais j’ai quand même vraiment beaucoup progressé, c’est le jour et la nuit par rapport à ce que je mangeais il n’y a que quelques années…

Aujourd’hui, je mange des protéines (jambon cru, poulet ou oeuf) tous les jours, je mange de plus en plus de fruits, et je commence les légumes ! Petit à petit, je réduis le nombre de fois par semaine où je mange des féculents (sauf les patates mais j’adore ça et ça ne me fait pas trop mal au ventre, contrairement aux pâtes, alors bon merde hein…) et petit à petit je m’approche d’une alimentation variée et qui me plait !

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23 réflexions sur “Marie, néophobe en voie de guérison – mon témoignage”

  1. Super article, je me suis reconnu à la perfection, sauf pour la partie guérison qui n’est pas encore arrivé chez moi. En tout cas merci beaucoup, ça me redonne encore plus confiance!

  2. Que je suis heureuse de vos progrès ! ! J’accompagne votre blog depuis un moment ……je suis orthophoniste. …. Je vous souhaite encore et encore des belles choses ! ?

  3. Bonjour,
    Ma fille qui va fêter son 9ème anniversaire à la fin du mois, ne s’alimente plus.
    Suite à un étouffement avec des pastilles aux chocolats.
    Ca va faire un mois, elle a perdu du poids et fatiguée, elle dormirait des heures +++.
    La seule chose que l’on arrivait encore à lui donner c’était une soupe mixée ou bouillon mais ca n’a pas duré longtemps, elle n’en veut plus.
    Notre ambiance familiale a changé, notre inquiétude pour sa santé nous torture.
    Elle a rencontré une psychologue, demain c’est le 2ème rdv.
    Nous ne savons plus quoi dire pour l’aider à se sortir de cette peur de mourir étouffé.
    Pourriez-vous nous apporter des conseils, de l’aide SVP…… sos

    1. Bonsoir Emmanuelle, comme je vous l’ai déjà dit par message sur Facebook, je ne peux pas vous aider car pour ma part, et la plupart des personnes avec qui j’échange sur le sujet, le problème est de naissance et ne fait pas suite à une fausse route… Bon courage pour la suite
      Marie

    2. Bonjour, aujourd’hui je viens de mettre à nom sur ce que j’ai, je pensais être là seul. Votre articles est très bien écrit et je me retrouve dans ce que vous dites j’ai 31 ans et toutes ma vie j’ai entendu « tu es difficile, tu as même pas goûté. Tu fais des manières… » petite j’étais la dernière à la cantine, c’est dur, j’en ai tellement marre, j’ai envie de manger légumes des fruits de goûter de nouvelles chose mais impossible, les textures ne passe pas je tire au coeur pour rien, c’est vraiment compliqué. Par contre j’aime tout les jus, sans morceau bien sûr sinon sa ne serai pas drôle!! Je ne sais pas qui aller voir pour sa c’est justement ce que je rechercher sur internet et je suis tombé sur votre article.

      1. Bonjour Sandra et merci pour ton message. Si tu recherches des informations sur la prise en soin des adultes néophobes, je t’invite à lire mon livre sur le sujet qui pourra t’apporter des éclairages sur le sujet. Petit spoiler : malheureusement, il n’y a pas de spécialistes formés pour la prise en soin des adultes TOA, mais ce n’est pas pour autant qu’on ne peut rien faire. C’est un vaste sujet c’est pour cela que je t’invite à lire le livre dans lequel je détaille une partie entière sur ce sujet.
        Bonne continuation et bon courage pour tes recherches,
        Marie

  4. bonjour je suis maman d un garcon de 7 ans. Je le reconnais parfaitement dans votre article. Avec son pere nous sommes demunis et ne savons pas comment nous pouvons l aider. Nous avons reussi a mettre en place un PAI grace a son allergie alimentaire averee a la moutarde avec l appui d un allerguologue tres ouvert . aucun medecin traitant ou pediatre ne souhaitait mettre en place ce protocole soit disant que cela ne l aiderait pas a s ouvrir a l alimentation. A sa premier annee en maternelle pendant 4 mois Theo ne s est nourri que de pain et d eau a la cantine. cela a ete une delivrance pour lui et pour nous des que ce PAI a pu etre mis en place. merci beaucoup pour votre temoignage car nous pensions etre seuls a vivre cette situation. ma plus grande crainte c est qu il ait de gros soucis de carence. du coup nous lui donnons des complements alimentaires par le biais de sirop qu il accepte sans difficulte comme tous les autres medicaments ce qui nous a toujours fortement surpris. nous vivons pres de versailles. connaitriez vous un orthophoniste en region parisienne qui pourrait aider notre fils? merci d avance pour votre aide

    1. Bonjour,

      Malheureusement non je n’ai personne à vous recommander, la mienne a déménagé cet été en province. A part prendre les pages jaunes, contacter celles autour de chez vous en demandant si elles sont formées, je n’ai pas grand chose à vous conseiller… Bon courage pour votre recherche !

      Marie

  5. J’étais déjà venue à plusieurs reprises sur votre blog. Aujourd’hui j’ai fait lire cette page à ma fille de 13 ans, néophobe alimentaire depuis ses 18 mois. A 2-3 exceptions près, elle s’est parfaitement reconnue : liste alimentaire, phases de lassitude, stratégies d’évitement, ressenti, ce désir « d’être comme tout le monde » mais sûrement pas de manger… Elle a eu un grand sourire : « J’ai encore de l’espoir alors! j’aimerai trop la rencontrer!! » Et en discutant « évitement » au self avec complicité et échanges avec les copines, j’ai même appris qu’elle aimait les yaourts aux fruits mixés, elle qui ne mange aucun fruit. Pour tout ça, MERCI 🙂

    1. Bonjour Marie,

      Je suis ravie et soulagée de lire cet article et de voir que je ne suis pas la seule dans ce cas. J’ai exactement la même histoire que toi, mot pour mot, et aliment pour aliment.

      J’ai au quotidien des troubles digestifs répétitifs et gênants. Je veux aujourd’hui prendre les choses en main avant que tout cela s’aggrave !

      Je vais chercher une orthophoniste dans ma région (Bas-Rhin). Si jamais tu as des contacts, je suis preneuse !

      Bon courage à toutes et à tous !

      Pauline

      1. Bonjour Pauline, 
        Désolée du délai énorme de réponse je ne vois votre commentaire que maintenant. Suite à un bug sur le site, je n’étais plus prévenue des nouveaux commentaires…

        Si tu recherches toujours une orthophoniste, il y a quelques ortho à Strasbourg recensées sur l’annuaire que je suis en train de constituer : https://www.phobie-alimentaire.fr/annuaire-orthophonistes/ 

        si tu en as déjà trouvé une, n’hésite pas à me partager ses coordonnées pour que je puisse la rajouter à la liste
        Pour les problèmes digestifs, ce qui m’a pas mal aidée c’est de manger des protéines une fois par jour. Maintenant je mange des oeufs, du poulet et du jambon cru, alors j’arrive à varier un peu. Je n’en mange pas forcément beaucoup (la naturo m’avait dit que entre 1/3 et 1/2 part adulte habituelle ça suffit en terme d’apport en protéines) mais ça m’a vraiment aidée. Si tu arrives à en manger, ça marche aussi avec les protéines végétales (lentilles, légumineuses…) mais impossible pour moi donc je reste à la viande pour le moment. 
        Avant j’allais à la selle plusieurs fois par jours, tous les jours, et j’étais très ballonnée, maintenant ça va beaucoup mieux. 

        J’ai aussi suivi un traitement naturo pour une candidose, où il faut arrêter le sucre et les levures (ou limiter au maximum car avec notre alimentation impossible d’arrêter complètement…) pendant 4 mois. La candidose est une bactérie naturellement présente dans le système digestif, mais qui peut parfois proliférer de manière problématique et entraîner des troubles digestifs, de la fatigue, des problèmes de peau, des reflux… Les traitements naturo ne sont pas évidents à suivre pour nous néophobes car ça repose énormément sur l’alimentation, et notre champ d’action est assez limité, mais je trouve leur approche globale très intéressante. Au contraire des médecins généralistes classiques, qui regardent uniquement le symptôme et donnent un traitement pour le faire disparaître, la naturopathie s’intéresse au corps dans son ensemble avec la prise en compte de tous les symptômes et en recherchent l’origine pour la faire disparaître. 

        J’espère que tout ça pourra t’aider, bon courage pour la suite
        Marie

  6. Bonjour, je suis maman d’une petite Bella-Rose de 10 ans, néophobique alimentaire et atteinte de la mucoviscidose. Nous nous battons contre sa néophobie à chaque repas, chaque gouter, elle aimerait tellement pouvoir manger comme nous. J’ai contacté plusieurs assistantes sociales spécialisées mais ma fille est sur liste d’attente, et vue que ce n’est pas lié à l’apprentissage on m’a dit « pas d’urgence »… Elle est aussi suivie par une psychologue pour la muco, mais pas vraiment d’aide pour l’alimentation. Bella rose a des médicaments à prendre contre la muco qu’elle a beaucoup de mal à faire passer à cause de sa néophobie.
    Ma question est, qu’avez vous pensé des médicaments genre antidépresseurs ? j’hésite vraiment à en parler avec un médecin sous peine qu’on lui en donne et qu’elle soit « droguée » ou « shootée » avec…
    Merci pour votre blog qui nous montre qu’on n’est pas seul. Je vais le montrer à Bella rose ça lui fera le plus grand bien. Encore merci.

    1. Bonjour Cécile, désolée du délai énorme de réponse je ne vois votre commentaire que maintenant suite à un bug sur le site, je n’étais plus prévenue des nouveaux commentaires…
      Pour les antidépresseurs, c’est effectivement un sujet très délicat. J’ai moi-même longuement hésité avant de prendre ce traitement, alors que j’étais déjà jeune adulte. Je comprends bien que cela pose d’autant plus de question pour une enfant. Je pense qu’il faut en parler avec les médecins, leur poser toutes vos questions, ce seront les mieux placés pour pouvoir y répondre. Ne pas hésiter à prendre plusieurs avis aussi. Et puis leur poser la question ne vous engage à rien du tout, cela ne signifie pas que vous devrez prendre le traitement s’ils vous disent qu’ils pensent que c’est une bonne idée, vous restez toujours décisionnaire des traitements à donner à votre enfant. Mais je pense vraiment que le dialogue peut vous aider à avancer et à prendre la bonne décision.
      Bon courage à votre famille et surtout votre fille pour la suite
      Marie

  7. Bonjour, je viens d apprendre que mon fils fait de le néophobie il a 2 ans et demi c’est la crèche qui nous a alerter que mon fils n’était pas juste difficile comme certains enfants qu’il avais quelque chose donc j’ai fini par consulter , l orthophoniste m’a expliquer comment commencer pour les prochaines semaines meme si c’est un peu le bazars dans ma tête entre les techniques , quoi faire et ne pas faire comment réagir etc… je voulai savoir combien de temps sa vous a prit pour commencer à accepter de nouveaux aliments etc… même si chacun est différent mais mon angoisse est une fois à l école comment il va gérer la cantine vu que je reprendrai le travail le savoir le ventre vide toute la journée c’est impensable pour mon cœur de maman

    1. Bonjour,
      Désolée du délai énorme de réponse, je ne vois votre commentaire que maintenant. Suite à un bug sur le site, je n’étais plus prévenue des nouveaux commentaires…
      Pour ma part, j’ai commencé à avoir envie de goûter à l’adolescence, vers 15-16 ans, et j’ai réussi à goûter les premiers nouveaux aliments (la pizza margherita et le burger au poulet) vers 22 ans quand j’ai pris le traitement contre les TOCs
      Pour la cantine, vous pouvez voir avec le médecin scolaire pour mettre en place un PAI qui permettrait qu’il emporte son propre déjeuner et le fasse réchauffer si besoin. A mon époque, ça n’existait pas, et tous les midis je mangeais 2 yaourts natures (j’avais un passe droit pour avoir droit à un 2e yaourt, et même en avoir quand c’était des fruits ou autre prévu au menu en dessert) et un morceau de pain. Je prenais des gros goûters à la récré du matin et de l’après midi pour compenser. J’ai fait ça toute la primaire, au collège j’avais la chance de pouvoir rentrer manger chez ma grand mère qui habitait à côté. Au lycée il y avait une cafèt’ qui vendait des sandwichs et salades, où j’achetais 2 petits paquets de chips & 1 yaourt, j’ai mangé ça chaque jour pendant 3 ans.
      Bon courage à vous et votre famille
      Marie

  8. francoise delabre

    Je me reconnais à 1000% dans ce témoignage. J’ai 50 ans et je n’ai jamais consulté qui que soit pour mieux manger Car les seuls aliments que je mangeais, me suffisait. Je mange seulement des frites, de la purée, diverses sortes de patates surgelées (rissolé, dauphine, duchesse), du riz et du vermicelle à la sauce tomate à ma seule façon, certains yahourt très sucrés, des pommes clémentine raisins, et surtout du nuttela sur differentes sortes de pain, bombon, orangina viennoiserie au chocolat, tarte au fromage et la glace. J’ai rajouté durant ma vie, pizza (sauce tomate et un peu de gruyere), gnocci, coca. Mais voilà, aujourd’hui ménauposé, j’ai pris 20 kg et hypertension. Donc tout ce que je mange est mauvais pour ma santé aujourd’hui et je cherche une solution qui je sais est impossible.

    1. Bonsoir je suis exactement comme vous meme alimentation et meme soucis de santé, pourrions-nous échangé ?
      Merci et bon courage a vous

  9. Bonjour,
    Comment faire pour être en relation avec vous, parler de ce soucis. Ma fille a 8 ans et je viens de voir que elle est comme vous…neophobe. Je ne connaissais pas du tout, Je suis souvent une maman décontenancé…
    Bonne journée et merci

  10. Bonjour Marie, tout d’abord merci pour ce blog qui me permet de me sentir moins seul. A l’âge de 5 ans, j’ai fait un blocage sur la nourriture. Je n’acceptais de manger que ce que je voulais (c’est à dire, frites, gâteaux, chips, yaourts sans morceaux et seulement nature ou aux fruits). A l’âge de 20 ans j’ai goûté des pâtes au beurre chez une voisine et j’ai aimé. Aujourd’hui je vais bientôt avoir 40 ans et ce trouble alimentaire est encore très présent chez moi. J’ai longtemps été maigre mais depuis une dizaine d’années, la malbouffe m’a fait prendre du ventre.

    Aujourd’hui pour être précis, je ne mange pas de poisson, pas de viande (à l’exception des cordons bleus à la dinde et des croques monsieur à la dinde toujours), les seuls légumes que j’arrive à manger de temps en temps c’est salade verte sans sauce (d’ailleurs je ne mange aucune sauce), tomate, j’arrive à ingurgiter des carottes râpées et du maïs mais sans croquer. Je ne mange pas les œufs non plus. En fait mon alimentation se résume à sandwich aux chips, pâtes au beurre de temps en temps, purée, frites, pizza au fromage seulement, crêpes au fromage, semoule de couscous nature (avec un peu de beurre), gâteaux et quelques fruits.

    Comment avez-vous réussi à goûter petit à petit à divers aliments ?

    J’imagine que cela remonte à plusieurs années pour vous, si vous acceptiez de bien vouloir en parler avec moi, cela m’aiderait beaucoup.

    Voici mon adresse email :

    ahmed.marchal.69@gmail.com

    En tout les cas, merci pour votre histoire qui me redonne un peu le moral.

    Cordialement

    Ahmed

    1. Bonjour Ahmed,

      Ravie d’avoir pu vous aider, c’est vraiment dans ce but que je fais tout ça !

      Pour réussir à goûter j’ai utilisé diverses techniques :
      – déjà pour identifier les aliments qui peuvent me plaire j’utilise beaucoup les odeurs, si l’odeur m’attire ça m’aide à avoir moins peur de goputer
      – j’utilise le chaînage alimentaire pour goûter des choses proches de ce que je mange déjà : je mangeais certaines formes de pommes de tere (frites, pommes noisette) j’ai goûté d’autres modes de préparation (purée, gratin, pommes de terre bouillies…), puis des choses proches (frites de patate douce), pareil pour les oeufs (que je mangeais à la coque) j’ai goûté d’autres cuissons (au plat, omelette, brouillés, pochés…). Je mangeais du pain de mie et du fromage fondu (dans le gratin) donc j’ai goûté le croque monsieur sans jambon d’abord puis avec un tout petit peu de jambon, je mangeais la croûte de la pizza (donc la pâte) puis du fromage fondu, donc j’ai goûté la pizza, etc.
      – pour les aliments assez éloignés de ce que je mangeais déjà, j’utilise le pairage alimentaire : trouver des aliments nouveaux qui s’associent à des aliments sûrs pour moi, pour réussir à goûter plus facilement : le burger au poulet (pain, fromage fondu et le nouvel aliment : poulet pané), les champignons sur la pizza margherita, les sauces dans les pâtes (pesto, sauce tomate, crème, sauce au fromage, sauce aux champignons) et dans le riz+poulet (poulet sauce au curry lait de coco, sauce aux noix de cajou, crème champignons…)… Pour les légumes aussi j’utilise beaucoup ça avec le riz et le poulet (champignons, poivrons, poireaux…) ou le poulet et les pommes de terre (carottes, courgette, courges, tomates…)
      J’ai aussi réussi à goûter du poisson avec le riz et de la sauce
      Pour tout ce qui est pairage je commence avec des très très petites quantités du nouvel aliment (une pointe de couteau) dans une portion complète de l’aliment sûr, et petit à petit quand je m’habitue j’augmente progressivement les quantités pour arriver à des portions normales du nouvel aliment

      J’espère que toutes ces techniques pourront vous aider
      Bonne continuation

      Marie

      1. Tout d’abord bonsoir Marie et un grand merci pour votre réponse.

        Je me retrouve un petit peu dans la manière que vous avez décrite. Par exemple, au début je ne mangeais que la pâte des pizza margarita, j’enlevai la sauce en prenant soin de ne pas laisser de tomate. Puis je mettais des tranches d’emmental et de cheddar (pour croque monsieur et hamburger), ensuite j’ai commencé à ajouter du gruyère râpé. Aujourd’hui j’arrive à manger une seule sorte de pizza (au fromage de chez Sodebo).

        Par contre, ce qui risque d’être dur c’est par rapport à la viande. J’ai envie de tenter de manger de l’escalope de dinde car c’est une viande blanche donc avec peu de gras. Auriez vous une recette à base de fromage concernant la viande de dinde ?

        Je suis désolé, j’espère ne pas abuser de votre temps. Je pense que vous avez votre vie de famille à gérer.

        Je vous souhaite une bonne soirée, en espérant vous lire bientôt, car votre style d’écriture et votre manière de vous exprimer est apaisante et me donne de la confiance en moi.

        Cordialement

        Ahmed

        1. Bonjour Ahmed,
          Merci vos mots me touchent beaucoup
          Pour la dinde et le fromage, vous pouvez tenter le croque monsieur (avec du jambon de dinde ?), le sandwich avec de l’effiloché, ou le burger avec un filet, pané ou simplement grillé (pas forcément obligé de mettre toute la garniture habituelle des burgers pour commencer, pour ma part je fais des burgers nature avec simplement le pain, le poulet et le fromage fondu, qui remplace la sauce)
          Pour la dinde seule, à partir du cordon bleu, vous pouvez essayer une escalope ou un filet de dinde pané. C’est assez proche du cordon bleu puisqu’il y a la panure, mais c’est moins transformé et aussi il n’y a pas le formage, et quand ce sera bien accepté, vous pourrez passer à l’escalope sans panure
          Bon courage pour ces nouveaux défis !
          Marie

  11. Bonjour,
    Mon fils de 8 ans est exactement comme ça !
    J’ai vu une orthophoniste lorsqu’il avait 4 ans qui m’a dit d’essayer régulièrement de nouveaux aliments et que ça passerait avec le temps. C’est ce que je fais. Il mange de mieux en mieux mais ça prends du temps. Mais maintenant qu’il a 8 ans il comprends que c’est bon pour le corps de s’alimenter correctement et je vois qu’il a envie mais plus petit les repas étaient extrêmement compliqués et cela se terminait fréquemment en crise ! Et le passage aux morceaux s’est fait très tard vers l’âge de deux ans, contrairement à mon second fils qui mangeait comme nous entre 6 et 9 mois.
    Merci pour votre article car en tant que maman on se dit parfois que l’on a mal fait quelque chose.
    Bonne continuation !

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