Thérapie cognitive comportementale

Ce qui m’a décidée à y aller

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C’est mon médecin généraliste qui m’avait orientée vers elle. Un jour, je lui avais parlé d’aller voir une diététicienne. Il y en avait une juste en bas de chez moi et j’y pensais chaque fois que je voyais la plaque en passant devant. Je pensais qu’elle pourrait m’aider à ré-éduquer mon goût. Il m’a dit « Non non non, ça ne servira à rien, c’est une psy comportementaliste qu’il te faut. » Ok, bon, c’est vous le médecin, si vous le dites… Essayons !

Après plus d’un an d’attente, entre le congé maternité de la psy, mon semestre Erasmus et les quelques mois d’attente réglementaires pour avoir un rendez-vous, j’ai enfin rencontré la fameuse psy.

Le mode et la fréquence des séances

Je la voyais toutes les deux semaines, à raison de 3/4 d’heure par séance. C’était la première fois qu’elle rencontrait ce genre de trouble alimentaire, alors il lui a fallu de nombreuses séances avant de bien cerner mon problème. Les premières séances n’ont donc consisté qu’à en parler, afin que je réussisse à l’expliquer, à mieux comprendre ce qui  se passait dans ma tête et dans mon corps pour qu’elle puisse elle aussi comprendre le phénomème.

Puis, une fois le problème un peu mieux cerné, on a commencé les exercices. Pour essayer de le résoudre, ce problème. Je n’avais aucune aide médicamenteuse, simplement nos séances bi-mensuelles et des exercices à réaliser à la maison. L’objectif était de réussir à introduire petit à petit de nouveaux aliments à mon régime alimentaire, en commençant par ceux qui me donnaient envie, et d’autres qui étaient proches de ceux que je pouvais déjà manger.

L’objectif principal était d’apprendre à analyser la réaction de mon corps face à l’aliment inconnu, et de mieux maîtriser cette réaction. La néophobie, comme les TOC, se manifeste par une très forte montée d’angoisse face à l’objet que l’on craint. Chez un agoraphobe, l’objet de l’angoisse sera la présence de la foule, chez moi, c’est la confrontation à un aliment inconnu. Mais la réaction à cet objet est exactement la même.

Pourquoi j’ai arrêté

L’absence de réels résultats — introduction d’un nouvel aliment dans mon alimentation — m’a beaucoup découragée.
En réalité, les résultats n’étaient ni nuls, ni négatifs — j’arrivais parfois à réaliser l’exercice, parfois pas — mais j’avançais vraiment à pas de minimoys, et le découragement se faisait vraiment ressentir devant des progrès si minimes. Les deux semaines d’écart entre chaque séance étaient trop longues, je laissais toujours trainer l’exercice jusqu’au dernier moment, le faisant à la va-vite quelques jours à peine avant le rendez-vous.

Normalement, une thérapie cognitive comportementale dure environ 2 ans, parfois plus, parfois moins selon les cas. Pour ma part, je n’ai vu la psy que pendant six mois.
Malgré le peu de progrès constatés, j’aurais bien continué la thérapie plus longtemps, car je sentais que ça avançait quand même dans le bon sens.
Mais la fin de mes études entraînant mon départ de Bordeaux, je n’ai pas pu continuer. S’en est suivi près d’un an d’instabilité, entre recherche d’emploi, stage, freelance et CDD à répétition. Et puis quand j’ai enfin eu signé mon CDI, un ami de famille médecin m’avait proposé le traitement aux anti-dépresseurs, comme pour traiter les TOCs, avec des résultats bien plus rapides et spectaculaires que la thérapie comportementale. Je ne m’y suis donc jamais replongée.

Ce que j’en ai retenu

Ce que je retiens malgré tout de ces six mois de thérapie, c’est d’avoir appris à mieux connaître ma réaction au stress, et surtout à beaucoup mieux la maîtriser du coup. Ainsi, je sais mieux comment me comporter face à un nouvel aliment, et je peux facilement répliquer moi-même les techniques qu’elle m’a apprises en séance.

Bien que je n’aie intégré aucun nouvel aliment pendant la thérapie, cette expérience a quand même été bénéfique vis à vis de ma gestion du stress et de la partie « phobie » de mon trouble alimentaire.

La psychologue m’a appris à mieux gérer mon stress face à un nouvel aliment. Elle m’a rassurée en me disant qu’une crise d’angoisse finit toujours par arriver à son maximum, et redescendre ensuite. Il suffit alors simplement d’attendre qu’elle passe, pour pouvoir à nouveau affronter la situation problématique. Dans mon cas, si le fait de mettre une bouchée d’un aliment nouveau (omelette, ou orange, par exemple) créait une grosse montée d’angoisse, il fallait alors que j’attende une vingtaine de minutes, que le stress redescende, avant de pouvoir envisager prendre une seconde bouchée. Si je ne le faisais pas, mon corps avait une réaction de défense et de refus face à l’aliment nouveau dès la deuxième bouchée, même si j’avais réussi à avaler la première tant bien que mal. L’angoisse était trop forte pour lui.

En attendant les vingt minutes réglementaires, la deuxième bouchée ne m’apparaitrait pas plus dure que la première à appréhender, l’angoisse aurait le temps de redescendre entre temps et lors de la tentative d’approche n°2, l’angoisse remonterait bien sûr, mais pas plus que lors du premier essai. En revanche, si je m’aventurais à cette deuxième tentative dans la foulée de la première, l’angoisse, qui n’était pas encore redescendue, continuait à monter et c’est alors qu’apparaissait la réaction de refus de mon corps, tels que des haut-le-coeur par exemple, ou même parfois des vomissements.

Crédit photo : Bekabm

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1 réflexion sur “Thérapie cognitive comportementale”

  1. Tu dois être ma jumelle de néophobie alimentaire, j’ai vécu quasiment la même chose. Je voyais ma psy une a deux fois pas moi, 45mn à chaque séance. Ca s’est passé comme pour toi, les premières séances ont servi a expliquer mon problème, chercher un peu les origines mais sans réel succès. Ensuite, les « devoirs à la maison » où je devais goûter un aliment qui me faisait envie, un petit bout au début, puis une bouchée, puis une petite portion etc… J’avais fait l’exercice avec des spaghettis que je mangeais quand j’étais petite et que je n’avais pas remangé depuis. Ca c’est acquis puisque ce sont des pâtes. Ensuite j’ai goûté les nuggets et là c’était carrément plus dur! Et enfin les carottes.
    Comme toi je ne voyais pas un réel changement et j’ai été découragée (le fait que j’ai commencé une formation qui me prenait beaucoup de temps aussi).
    Ca s’est étalé sur une période de 6 mois aussi environ.

    Quand je te dis qu’on a des points communs! 🙂

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